Pensée du Jour

"J'appelle tous les gens de bonne volonté à l'amour, la tolérance et la paix, pas seulement en temps de guerre, mais aussi en temps de paix".

"Les malentendus sont la condition du succès"
Heiner MÜLLER - poète et dramaturge allemand 1929 - 1995
("Guerre sans bataille")

Que diriez-vous à un jeune notaire ?
Vivez votre vie. Soyez authentique, ne trichez jamais. C’est à dire, ne rentrez pas dans la routine qui vous conduirait à élaborer des actes impersonnels selon des formules indéfiniment répétées, juste dans le but de gagner vite de plus en plus d’argent. Un peu comme un peintre qui reproduirait toujours la même œuvre, sous prétexte qu’elle s’était bien vendue la première fois.
Personne n’a la science infuse, cherchez la vérité, vérifiez toujours, allez au fond des choses. Remettez-vous en question, évoluez, projetez-vous dans l’avenir.
Cherchez à apporter le meilleur à votre client.

"Dieu donne aux âmes de foi des grâces et des faveurs par cela même qui en paraît la privation. Il instruit le coeur non par des idées,  mais par des peines et des traverses. Il déconcerte nos vues et permet qu'au lieu de nos projets nous ne trouvions en tout que confusion, que trouble, que vide, que folie. Les ténèbres servent alors de conduite et les doutes d'assurance".

Jean-Pierre de Caussade - L'abandon à la Providence divine (cité par Emmanuel Carrère dans "Le Royaume")



Je réponds volontairement en amont des deux dernières citations servies ci-aprèss par nos amis RWM puis Scangel.

La première est pleine d'esprit et d'humour,  idéale  après la citation que l'on prête à Caussade. D'ailleurs les notaires feraient bien de potasser Schumpeter. Au lieu de se planquer sous le tarif et le monopole, d'engranger quand les circonstances s'y prêtent, tout en abandonnant le terrain partout ailleurs comme ils l'ont fait depuis x temps; et s'ils innovaient plutôt? Si les notaires de vase suivaient leurs instances sans se faire prier lorsqu'elles le font?! Et s 'ils pariaient partout sur la compétence et la formation, s'ils offraient débouchés et revenus convenables à ceux qui s'investissent plutôt que de tourner contre eux ceux qui devraient les relever, plutôt que de rassembler un peu de force et en passant par dessus leurs pauvres syndicats, des "collaborateurs" passablement abrutis et acculturés à force de pression productiviste et de formation sans plans, sans entretien, sans vision?
En serions nous à ce point?

Pour la seconde citation, oui je veux bien. Ce qui m'ennuie c'est que ce discours disons "de gauche", se trouve pour ainsi dire gobé, mal digéré et recraché  par ce que l'on compte de plus radical et extrémiste, disons de droite, jusque et y compris dans un mouvement des notaires aux inspirations  idéologiques parfois les plus douteuses. Je pense à certaines pages de la BAI de Real où l'on trouve des propos nauséabonds sur l'Europe, "l'Europe des Peuples"... Alors oui, moi aussi je dénonce la dérive libérale et soutiens les positions de FO sur ces sujets . Mais je dis attention! Pas sans discernent. Syndicaliste, je suis attaché aux valeurs républicaines. C'est une exigence de la loi venant remplacer celle de 1945 qui écartait les collabos, ceux de Vichy etc. Alors je suis dans mon droit, strictement syndical, lorsque je me méfie et de ceux qui parlent d'Europe des Peuples contre la finance internationale (des ennemis refouloirs aussi indistincts que datés), que de ceux qui tolèrent sous l'estampille du csn la multiplication de propos plus douteux et violents les uns que les  autres.
Ceci étant, scangel, ta citation comme son auteur me semblent intéressants aussi.  

Bien Syndicalement, en République, avec une pensée pour le CNR au lendemain du 70e anniversaire de la Libération de Strasbourg, capitale de l'Europe, en Paix.

“ La subtilité des moyens utilisés pour créer cet empire moderne ferait rougir de honte les centurions romains, les conquistadors espagnols et les puissances coloniales européennes (…) Aujourd’hui on ne porte plus l’épée. On ne porte ni armure ni costume distinctif (…) c’est ainsi que le système fonctionne. Ils commettent rarement des actes illégaux, car le système lui-même repose sur le subterfuge et est légitime par définition. ”

John Perkins, Les confessions d’un assassin financier, éditions alterre, p.XXIV.

"Vers l'extrême -extension des domaines de la droite" L. Boltanski & A. Esquerre - Editions DEHORS - 21 avril 2014 - pages 58 et 59 (7,50 euros).

"Le statu quo n'est pas une option, la modernisation n'est pas une ennemie. On ne peut pas avoir, d'un côté, une France dont on réviserait toujours les évidences - celle du secteur public, des salariés - et, de l'autre, des pans entiers de l'économie qui continueraient à vivre sur des lois séculaires."
E. MACRON, le 5/12/2014, selon Libération du 6 et 7 décembre 2014.

Fuite en avant? L'arroseur arrosé? Plaidoyer social-libéral? A vous de vous faire une opinion. En tout cas ceci mérite réflexion. Pour finir, le ministre se serait désolé d'"injures injustes, qui ne sont pas la dignité de vos professions", toujours selon Libé concluant en parlant d'un "dialogue de sourd". Du bon blabla, venant d'un type - Monsieur Emmanuel MACRON - qui a l'âge et se trouve dans la génération de nos jeunes diplômés notaires. Nos vieux barbons se laissant aller à l'invective et à l'insulte gratuite feraient bien d'y réfléchir sérieusement et de baisser de plusieurs tons.
Je suis certain que Blabla Premier, le vrai, serait d'accord avec moi sur ce coup.

Bonjour, Faux Blabla,
C'est bien de toi, affreux provocateur, de citer ici Monsieur Emmanuel MACRON à l'avant veille de la manifestation du 10 décembre. Ceci étant, son propos mérite effectivement réflexion. C'est mieux en tout cas, que ces propos que Monsieur Emmanuel MACRON qualifie à juste titre d'"excessifs et inquiétants", pour répondre à cette invective lui enjoignant de renoncer à "dévaster le secteur des professions réglementées".