Pensée du Jour

Ah ça par exemple, c'est bien vrai dites donc! Quand RWM nous livre sa pensée du jour au beau milieu de la nuit, c'est bien imprévisible! C'est exactement ça! Du coup je ne peux plus me pieuter avant minuit! Merci RWM, sympa! Salut l'ami, je suis en plein Pirandello là.

"En France, quand on ne travaillera plus le lendemain des jours de repos, la fatigue sera vaincue"

(Pierre Dac)

“Il faut que le gouvernement tende la main aux syndicats sur d’autres sujets, relance le dialogue social“, notamment “sur l’égalité salariale homme/femme“.
"Il est hors de question pour quiconque de quitter le champ de la droite républicaine"
Commentaire (en l'absence de RWM on a le droit de commenter le mot du jour ) :
Tiens! Des propos lénifiants sur deux sujets explosifs (tois en comptant les retraites)!
Les salaires des femmes, un rapport quelconque avec la choucroute et les retraites ?
Les retraites ont quelque chose à voir avec la choucroute et l'abandon du champ de la droite républicaine?
Drôle d'ambiance dans ce pays, ne trouvez-vous pas ?

"Le travail, c'est bien une maladie, puisqu'il existe une médecine du travail"

(Coluche)

"Si j'ai pris part à des manifestations, si je me suis engagée dans une action proprement féministe, c'est que mon attitude touchant la condition de la femme a évolué."
Tout compte fait (1972)
Simone de Beauvoir

".../...(ne jamais oublier que Céline est l'inventeur du mot blabla).../..."
Ben quoi, Céline, farpaitement, simple question de style. Et si vous pensez que je me prends trop au sérieux, allez donc voir page 32 de l'édition 2006 du bouquin cité, juste au dessus du passage cité, une citation de Céline sur le "je" à laquelle je souscris. Proprement.
Et tenez, en voilà une autre de Céline. A Paulhan...
"Dupré le grand psychiatre aimait à retrouver chez ses malades le délire cohérent. Il y trouvait une marque logique, française, raisonnable, cartésienne malgré tout! Le délire cohérent moi aussi m'enchante."
En plein débats sur les retraites, et même hors du contexte, ça sonne bien ce machin, non? Le délire cartésien, il fallait oser.
Allons marzolf, ne faites pas l'enfant, allez donc vous coucher!
Salut tout le monde, qu'est ce que c'est bon le chômage, pour revisiter sa bibliothèque jusqu'à plus soif.
Faites de beaux rêves, mes amis les clercs, vous faites le métier que j'adore bande de veinards.

Allons les amis, un rien de poésir,
mais rien aux barbares,
Paul Valéry, c'est drolement bien au réveil quand on a bien dormi, écoutez voir ...
.
Ecoute la nuit...
Tout devient merveille,
Le silence éveille
Une ombre de bruit
.
Une ombre de voix
N'est ce point la mienne
Dont l'âme te vienne
Si loin que je sois ?
.
Et en plus il y a une suite! Corona. C'est top, avec un croissant au beurre et une journée de chômage devant soi. Allez, bonne journée les clérettes, comptez bien les $ dans les yeux bien encadrés de vos patrons ronchons. Et gardez bien vos jolis sourires pour vos mignons, c'est pour eux nom de Dieu !

Hop, debout, c’est le matin ! Et c’est plus le mot du jour, cette rubrique, c’est la page du jour maintenant. Une petite lecture salutaire par ces temps de libéralisme à donf, de la concurrence de tous contre tous, du rendement et du productivisme et du consumérisme à outrance, et du plus vite et plus plus plus, de la croissance sans fin, ce veau d’or des temps modernes.
« …/…le grouillement de la jungle, la mêlée des bêtes dans la mer, toute cette gelée vivante qui se perpétue sans cesse aveuglément, qui se dévore, se digère, se recrache, se refait et se reproduit pour se dévorer encore depuis des millions de siècles, ce perpétuel carnage, cette boucherie, cette bouillie fourmillante farcie pourtant de griffes et de crocs sous lesquels elle tient pour la servir, dans la nuit de leur ignorance, les malheureux individus, ses esclaves dociles… Tous très dociles, sauf nous. Sauf nous, les hommes. Sauf ceux d’entre nous du moins qui n’acceptons pas cet esclavage, cette ignoble docilité. Je sais maintenant que la qualité d’homme réside dans ce refus. Qu’elle y réside toute entière ».
Et c’est qui ça, cette petite merveille ? Vercors. L’épilogue de « La puissance du jour » en 1950. A méditer jusqu’à l’aube. Bonne journée à toutes et à tous. J’aurais volontiers cité plus largement ce petit bijou pour ces temps où certains se proposent de détricoter par exemple le programme du CNR. Mais soyons raisonnable ! Quoi ? Bon d’accord, juste un peu mais je vous préviens, vous allez en prendre vous aussi pour votre grade :
« Les vrais tigres, ce sont les respectueux, ceux à qui l’aisance économique permet la méditation et qui n’ont jamais su pourtant distinguer le vrai visage des hommes, et ceux qui restent attachés à leur état de nature. Ceux-là se croient des hommes parce qu’ils ont délimité avec soin le terrain de chasse de chacun, organisé leur société de tigre avec des lois, des traditions, et, couronnant l’ensemble, un pouvoir légitime qui excuse tout et pardonne tout du moment que la chasse est bonne – et que la liberté de s’entre-dévorer quelque peu entre tigres reste dans des limites honnêtes et décentes. Ce sont les plus aveugles, puisqu’ils croient que toute sagesse humaine gît dans ces protocoles de notaires et de gendarmes. Et qu’ils se donnent volontiers l’alibi d’aimer les arts, les belles-lettres, et celui de la religion, sans d’ailleurs jamais se demander d’où viennent celles-ci ni ceux-là, quelle en est l’essence, l’origine… ».
Ben merde alors, il exagère Vercors. Il est mieux quand il la boucle finalement. Des fois, je ferais bien d’en faire autant. Bonne journée j’ai dit. Quoi ? Encore ? Naon ! Allez bosser maintenant. Non mais.

Nous abolirons les monopoles qui accordent le contrôle de l’économie à quelques dizaines de familles. Nous abolirons un système fiscal (…) qui accable les pauvres et épargne les riches. Salvador Allende – Septembre 1970
Ne confondons pas tout. La France n'est pas le Chili, n'est ce pas ? et le liliputien n'est pas encore Pinochet, même si ça vient, et la grenouille à eu le temps de s'habituer au réchauffement de la casserole dans laquelle elle commence tout doucement à bouillir ...

J'avais une très belle chronique matutinale toute prête pour vous mais finalement, j'ai changé d'avis... Vous l'aurez une autre fois. Je me suis dit à l'instant qu'une petite citation de Christine Lagarde ce matin sur France Inter à 8 H 45, ce serait bien pour notre édification patriotique à toutes et à tous. Eh oui, la France a subi un préjudice moral du fait de ces salauds de pauvres, ces éboueurs en diables, ces pompiers idiots qui refusent de monter à la grande échelle passé l'âge de le faire, ces pompistes qu bouchent les tuyaux avec leurs gros pifs rouges couperosés, et puis toutes ces gonzesses décaties qui viennent avec des carrières qui ressemblent à des guirlandes de tickets de bus d'à cinq plombes du mat et qui voudraient en plus avoir des retraites complètes alors qu'elles ont passé leur temps à torcher des culs de mômes et à pétrir des pâtes à tartes sans se laver les mains après, hein ? Salauds de pauvres ! Bon la parole à..., comment elle s'appelle de nouveau ?
"...le droit de grève, c'est sacré, OK ? ...en revanche, quand l'investisseur étranger regarde la France, il se dit : peut-être pas".
Je t'en foutrai moi du droit de grève, en revanche... Tu voudrais pas une divine surprise et des Panzers de nouveau ?
"Le droit de grève OK, en revanche ..." ! Voilà une déclaration dont la profondeur d'analyse et la justesse de ton laisse pantois le petit français-béret-baguette avec sa manie de demander le paiement du plan social quand il est sur le trottoir, et au petit chilien main en visière sur le front avec sa manie qu'il a de jeter un coup d'oeil inquiet au dessus de la Moneda chaque fois qu'il passe devant en courant plié en deux.
Ils sont cons, c'est pas possible ce qu'ils sont cons! Et maintenant les enfants, c'est le tour des 35 heures, de la sécurité sociale et comme boucs émissaires, le petit Nicolas va prendre. Au hasard. Tiens, les Luxembourgeois, ca l'énerve ça les Luxembourgeois. Et puis un charter Paris Luxembourg c'est toujours moins cher que Paris Bucarest.

Bonjour. Qu’est ce qui vous ferait plaisir ce matin ? Un café chaud ? Un thé ? Un œuf au plat ? Un peu de yoga les yeux tournés vers l’ouest en attendant que le soleil vienne vous chauffer les omoplates ? Un dernier petit rêve de voyage avant d’ouvrir les yeux à l’aube ? Entre l’empire du soleil levant et le pays des matins frais ? Avec Claudel ? D’accord.
Le 25 juin 1941, extrait d’une préface de Paul Claudel à son œuvre « cent phrases pour un éventail ». Rêvez d’écrire sur un beau papier de Chine, du Japon ou de Corée. Vous y êtes ?
« O, suivant sa jonction avec les autres traits alphabétiques, peut être le soleil, la lune, une roue, une poulie, une bouche ouverte, un lac, un trou, une île, un zéro, - la fonction de tout cela.
I peut être un dard, l’index tendu, un arbre, une colonne, l’affirmation de la personne et de l’unité.
M est la mer, la montagne, la main, la mesure, l’âme, l’identité.
Et si de toutes ces boucles et barres ajoutées nous formons un mot, quel idéogramme plus parfait que cœur, œil, sœur, même, soi, rêve, pied, toit, etc.
Le mot chez nous (qui signifie : acquis par le mouvement ) est un ensemble obtenu par une succession. Il vibre encore, il émane encore dans cet arrêt du blanc qui le limite l’allure de la main qui l’a tracé. On assiste à l’élan qui a noué les anneaux de cette chaîne. On va dans une direction qui est de gauche à droite, et la main, une ligne sur l’autre ligne, reprend inlassablement le même trajet : le poète va dans la direction de son lecteur, puis revenant vers lui-même, comme la plume à l’encrier, il recommence le parcours ».
Cela ne vous fait-il pas rêver un petit peu, vous autres, automates du notariat avec ces satanés claviers qui mutilent l'écriture à coups de copiés-collés ?
Moi si, je l'avoue.
Mais voilà que je vous engueule maintenant ! Pardon. Bonne journée de travail.

" En tout état de cause, la crise des retraites aura accentué comme jamais depuis quinze ans le fossé entre le capital et le travail. "

Pour Lazibeline:
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.
La Fontaine.

C’est ma dernière chronique matutinale car mont petit doigt me dit que je devrais m’occuper de mes affaires si je ne veux pas finir sur le trottoir avec Clocheman (on ferait bien la paire je crois). Mais en attendant, hier matin nous faisions dans la poésie: revenons à la réalité. La réalité aujourd’hui, c’est cette gerbe là. Ecoutez moi ça…
“Ça fait quinze ans que j’ai raison et ça fait quinze ans que ça vous emmerde, parce que depuis le départ vous avez estimé que je devais avoir tort (…), il faudra vous y faire, j’ai gagné 45 millions et même un peu plus encore ! Et plus ça vous emmerde, plus ça me fait plaisir. (…) Je le sais que ça vous fait chier.” (pour écouter en entier voir par exemple le site du Monde).
C’est vraiment dans l’air du temps, ce cynisme. Qu’il gagne de l’argent on s’en fiche. Qu’il propose avec mépris de glisser en direct une liasse dans la poche du journaliste qui le questionne, c’est déjà plus ennuyeux. Mais enfin, qui a bien pu se comporter et parler de manière aussi insultante aux aurores le 11 octobre dernier, devant des millions de français sur le chemin du boulot ? A part un type qui était le seul autrefois – c’est ce qu’on raconte… - à prendre des voix aux bruns quand c’est les roses qui réchauffaient la bouillabaisse … Un type qui avait l’air d’être dans le camp de ceux qui préfèrent perdre une élection que de perdre leur âme… Un sauveur d’emploi, une grande âme désintéressée … Une conscience républicaine… Après, ne vous étonnez pas que les gens de rien finissent par avoir n’importe quelle rage au cœur.
J’ai coutume de dire en pensant avec émotion à mon regretté Papa, lequel prenait toujours le contre- pied à l’énoncé d’une Vérité : la pire manière d’avoir tort, c’est d’avoir totalement raison. Pour la dernière chronique matumachin, n’ayez crainte je blaguais. A demain. Si vous le valez bien.