RECHERCHE D'EMPLOI DANS LE NOTARIAT

"... notaire à ..., recherche en cdd (puis cdi probable)
un(e) standardiste-archiviste
Formation pendant la période d'essai.
Vous êtes ordonné(e), vous effectuez les fastidieuses démarches administratives sans délai.
Envoyez CV et lettre de motivation manuscrite."

Que pensez-vous de cette annonce?

ça donne pas envie

Merci Pépita. Je suis d'accord. Je ne vais pas monter cette histoire en épingle, à la manière de la clique à Blabla, sans la renier pour autant. Cette annonce est cependant un exemple, à l'extrême, de ce que devient le marché de l'emploi pour les clercs. Décortiquez bien cette annonce; elle a au moins un mérite, celui d'annoncer la couleur.
Standardiste, archiviste, et chargé d'effectuer de fastidieuses démarches administratives "sans délai" (sic), tout ceci à la fois, et avec une formation qui, de toute évidence, sera bâclée.
C'est donc ainsi que certains notaires voient l'avenir de la Basoche?!
Pas moi, et je le dis tout net, pour ce genre de "notaires", moi je ne lève même pas mon stylo.
Sur ce coup au moins, je ne me ferai pas trop d'ennemis dans le coin...
Il n'empêche qu'une telle annonce en dit long sur l'état réel de la profession.

tout dépend comme l'on prend la chose, c'est l'histoire du verre à moitié plein ou moitié vide,
en l'occurrence le gars annonce la couleur, j'embauche pour pas longtemps et pour un poste pas cool, si vous êtes quand meme interessés manifestez vous sinon passez votre chemin,
on ne pourra pas dire que l'on etait pas prévenus et que l'on nous a fait miroiter quoi que ce soit !

Bonjour Carrérond,
Voilà une petite annonce "notariale" très singulière, de mon humble point de vue, strictement juridique.
Tout d'abord, j'ai un doute sur ce type de CDD qui ressemble fortement à une période d'essai à laquelle un recruteur veut échapper. J'ai plus que des doutes sur la validité juridique d'un tel CDD au regard de la législation générale actuelle, sur le sujet.
Pour un juriste-notaire (et pas un notaire-juriste, car ce n'est visiblement pas le cas), ce n'est vraiment pas très fort d'afficher ainsi ses carences en droit du travail.
Ensuite, il suffit de lire la description d'un emploi E2 donnée par l'article 15.3 de notre CCN du notariat pour comprendre sans difficulté, qu'une sous-classification est (honteusement) proposée.
Enfin, le notariat ne sort pas grandi de ce type de proposition d'emploi... J'ai honte pour ce notaire-recruteur, en dessous de tout sur le plan du traitement de ses relations humaines. Mais nos collègues sont souvent tellement naïfs qu'il a toutes ses chances de recrutement malgré tout.
Bien cordialement.

Article du 9 octobre 2015, trouvé sur le site www.leparticulier.fr sous la plume de Stéphanie ALEXANDRE

Alors qu'il s'agit du premier canal d'information pour tous ceux qui cherchent un emploi, les petites annonces ne permettent que rarement de trouver du travail.

78% des personnes en quête d'un emploi commencent leurs recherches par la lecture des petites annonces. Pourtant, seules 7% d'entre elles ont trouvé leur travail par ce biais, selon un rapport du Centre d'études de l'emploi (CEE) basé sur l'enquête 2003-2012 de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques).
Peu de réponses aux annonces
Ce faible taux de transformation des annonces en emploi est notamment dû à l'"auto-censure" des candidats. Après avoir lu l'annonce, nombre de personnes ne répondent pas compte tenu de la nature des emplois et des salaires proposés. D'autres sont également freinées par les exigences en termes de diplôme et d'expérience.
Si les petites annonces n'aident que très marginalement à trouver un travail, les candidatures spontanées et les relations professionnelles représentent plus de deux tiers des embauches. Loin derrière, on retrouve les intermédiaires publics (Pôle emploi, mission locale, etc.) avec 10%, les grandes écoles (entre 3 et 5%) et les cabinets de recrutement pour 2% des emplois.
Trop d'exigences
À la différence des recruteurs britanniques, les employeurs français se montrent souvent très stricts dans les critères recherchés sur le futur salarié, en insistant surtout sur le diplôme. À force de rechercher "le mouton à 5 pattes", les petites annonces sont trop sélectives et, de fait, représentent, au final, un canal étroit. Pour que les petites annonces occupent une vraie place, il faudrait que les emplois à pourvoir ne circulent uniquement par le biais des réseaux personnels, mais soient publiés par annonces, sans que les exigences attendues soient trop précises.
Ce gain de souplesse pourrait contribuer à réduire les inégalités sur le marché du travail et renforcerait la crédibilité des politiques qui incitent les demandeurs d'emploi à lire et répondre aux annonces.