Bonjour à tous.
Tout d'abord, comme j'ai pu le constater à la lecture des sujets, j'indique comment j'ai connu ce site : sur google parce que je cherche des infos bien précises... je suis clerc de notaire dans une étude parisienne...
le Bac en poche, j'ai fréquenté ma première étude en 1999, dans le cadre d'un CDD de 9 mois pour surcroît de travail, à PARIS, où j'ai vraiment vu bcp de choses - j'ai classé des copies exécutoires, me suis occupé de la réception , du standard... puis terminé mon contrat dans un service prêts immobiliers.
A l'issue de ce CDD, ne sachant pas si celui-ci allait être renouvelé, j'ai donc poursuivi ma quête du travail pour faire totalement autre chose que du notariat ( je n'étais pas destiné à ça à la base).
Puis, le temps passant, je me suis rendu compte qu'être "Administratif dans le notariat" pouvait être sympa et je me suis relancé de manière spontanée et j'ai été surpris d'être très vite contacté par un notaire de banque à l'époque...en 2003
Je me suis très vite adapté au logiciel, à apprendre ... à m'accrocher pour saisir cette chance qui m'était donnée. Je voulais tout savoir et j'ai compris que les ventes immobilières m'intéresseraient d'avantage. Mon patron de l'époque avait du mal à caser quelqu'un dans le service prêt (ou à le garder) je lui ai d'abord demandé s'il était possible que j'apprenne à faire des ventes et très vite il m'a dit que j'en serai incapable étant donné mon manque de qualifications... (je n'avais que le Bac).
J'ai donc pris le taureau par les cornes en postulant dans une autre étude et là je suis tombé sur deux gars, jeunes, qui s'installaient et qui constituaient leur équipe pour l'étude qu'ils administraient en attendant leur nomination. Pendant 4 années, j'ai tout donné, mon temps, mon énergie, j'avais cette soif d'apprendre et mon patron cette confiance en moi qui m'encourageait. Mon salaire et mes responsabilités ont évolué, le contact avec la clientèle est venu, puis les rendez-vous à l'extérieur pour commencer, ensuite, ceux à l'étude... Une vraie évolution ! (étude de banlieue parisienne dans le 92)
Il y a trois ans, je me suis dit, "tiens, pourquoi pas tenter ma chance dans une autre étude, tu as appris plein de choses ici", le gain du salaire m'attirait aussi et sur PARIS il y avait plein de collègues qui gagnaient leur vie de manière très correcte en faisant ce que j'étais capable de faire. Avant même d'avoir un nouveau poste et compte tenu de la complicité que j'avais avec mon ancien patron, je lui ai fait part de mon souhait d'aller voir ailleurs, de découvrir de nouveaux horizons pour parfaire mon apprentissage et je lui ai donné ma démission en me disant " de toute manière, il y a l'intérim en attendant".
Je n'ai pas eu le temps de l'intérim et j'ai été contacté (à la suite de candidatures) par plusieurs notaires pour atterrir au final dans mon étude actuelle...
J'ai très vite été remis en place à l'instant où j'ai mis les pieds dans cette étude en tant qu'employé ! Plus rien n'avait à voir avec le patron que j'avais rencontré en entretien. J'ai découvert un homme qui s'est mis à me tutoyer, irrespectueux, caractériel, de mauvaise foi et j'en passe...
J'ai donc pris sur moi en me disant qu'il fallait que j'apprenne à le connaître et à m'adapter, la crise arrivait à grand pas... La première année est passée difficilement, je me suis enfermé dans le travail (car il y en avait malgré tout et la crise ne nous a pas frappés) pour tenter de passer au dessus des propos de cet odieux personnage qui avait plaisir à ridiculiser ses clercs (et même l'un de ses associés de 10 ans mon aîné) devant la clientèle.
Février 2009, je m'écroule, je suis hospitalisé à la suite d'un malaise et à l'issue de 15 jours de maladie, je retourne au bureau en pensant à mes clients, à mes dossiers, je m'inquiète de tout ça...
En plus d'être de mauvaise foi, le patron en question a énormément de mal à t'accorder tes congés (ceux auxquels tu as droit !) il considère que les vacances doivent être prises en été, en août 3 ou 4 semaines et une semaine pour le ski (comme lui quoi... sauf que tout le monde n'a pas les moyens de gérer ce type de vacances et qu'on a des enfants à garder !!) Résultat des courses, si tu veux ta journée, il faut respecter tout un processus de demande de congés et attendre qu'il veuille bien te signer ta feuille sans te la mettre dans la tronche...
Pas de bol pour moi... je suis un mec, il adore les filles, et surtout je dois la fermer : "tu discutes pas"...
Pour cet été par exemple (nous sommes deux dans mon service) il n'était pas question que nos congés soient posés autrement qu'en août et au minimum 3 semaines chacun... mais il ne fallait pas non plus personne dans le mois d'aôût... (allez trouver 6 semaines dans un mois d'août) et quand vous allez le voir pour en discuter avec lui "vous vous demmerdez j'en ai rien à foutre"...
J'ai tant rongé mes freins, il m'a tant ridiculisé devant les clients avec qui j'avais de bons rapports, tant fait de différences, j'ai tellement vu (malgré moi) de choses "antiprofessionnelles" que j'ai fini par craquer...
Mon sentiment ? de la haine, de l'injustice, une honte profonde de l'image de son étude à voir son comportement ( et donc de mon image de clerc qui travaille pour cette étude) , à l'entendre hurler... mais le pire c'est qu'il s'en sort bien... il a une soixantaine d'années et il dit que pour lui, il a déjà le bénéfice et qu'il n'a plus rien à prouver...
Je pourrai vous en raconter des lignes encore... mais c'est inutile. Depuis le mois de mars, je suis suivi par un psychiatre, sous antidépresseurs et je ne sais plus quoi faire... Mon psy lui m'interdit d'y retourner... D'ailleurs, en guise d'attention de sa part, j'ai eu comme réponse à mon message l'informant de mon arrêt maladie, un mail avec en pièce jointe un tract de la CFDT "plan de lutte contre le stress", mon patron ayant juste ajouté "Bonne réception"... Ce message m'a été adressé ainsi qu'à deux autres collègues qui étaient elles aussi en arrêt...
Je n'ai pas repris le travail depuis, je ne peux retourner là-bas...j'ai perdu confiance en moi et je sais qu'en y retournant...
Je suis convoqué la semaine prochaine par la CRPCEN pour un contrôle médical... (je ne connais pas le principe... mais j'espère juste que je serai compris et que le médecin me laissera le temps de me soigner pour que je puisse reprendre confiance en moi et trouver un nouveau patron)
Je m'interroge sur les suites... j'ai rarement été malade... mais il m'a tellement abattu, il m'a tellement "privé" que j'ai besoin de liberté et songe à reprendre le travail dans un premier temps par le biais de l'intérim... quitte à perdre mon emploi fixe
Si la CRPCEN exigeait mon retour ?
Je sais même qu'il est contre la rupture conventionnelle considérant que si un employé veut partir, il démissionne...
Je suis perdu.
Désolé j'ai ptête raconté ma vie, mais ça fait du bien..